SEXUALITÉ ET ALLAITEMENT, GROUPE DE PAROLE? LE SUJET QUI FAIT TAIRE
Sexualité et allaitement.
Voilà un sujet qui suscite beaucoup de réactions mais dont il est parfois difficile de parler. Chaque fois que cette discussion a été abordée en réunion auxquelles j'ai assisté, j'ai remarqué que certaines femmes y répondaient avec enthousiasme et humour, d'autres parlaient à demi-mots et pleines de pudeur, d'autres étaient carrément gênées et n'ouvraient plus la bouche, d'autres encore avaient l'aire d'avoir coupé définitivement leurs rôles de mères et leur rôle de femme et désexualisaient leurs seins et leur corps quand elles sont en contact avec le bb. J'avais moi-même été très choqué de lire sur une autre liste le message d une mère qui racontait qu'il lui arrivait de faire l'amour alors que le bb était en train de téter (elle pratiquait le cododo). Pour l'anecdote, j'ai une amie qui m'a beaucoup fait rire parce qu'elle avait répondu à une dame (allaitante) qui disait: - "il paraît que certaines femmes ont un orgasme lorsque le bb tète...?"
-" bien entendu, pas vous?!" Le tout sur une aire parfaitement dégagée! Plus sérieusement, je trouve qu'en France (je suis d'origine mexicaine), la sexualité est un sujet encore très (trop?) Tabou. Il n'y a qu'à voir les cours d'éducation sexuelle qu'on a reçu au collège et au lycée! Quant à la sexualité infantile, rien que de prononcer ce mot c'est prendre le risque d'être taxé d'hérétique (au meilleur des cas), voire d'être accusé de pédophile, comme si nos enfants n'éprouvaient rien venant de leurs organes sexuels. Donner à téter à son bb (surtout lorsqu'il grandit) est parfois gênant tant l'image du sein a été sexualisée par les publicitaires.J'aimerai vraiment qu'on arrête de coller une étiquette bien ou mal quand on parle de plaisir: si le bb éprouve du plaisir en tétant, si la mère en ressent aussi tant mieux! Ce n'est pas de plaisir sexuel dont il s'agit alors mais bien de plaisir sensuel. J'étais contente de lire Eileen qui parle des touches qui donnent. Je trouve qu'en séparant le plaisir sensuel du plaisir sexuel on répondrait à beaucoup de questions, on élimine le reproche que j'ai entendu une fois (quelle horreur surtout pour celles qui en ont souffert durant l'enfance) de relation incestueuse ou un peu "limite". Je ne sais pas vous mais moi j'ai même entendu une mère dire qu'il ne faut pas allaiter un garçon trop longtemps sous peine d'en faire un homosexuel (grrr, comme si l'homosexualité était une tare). Bref le sujet est souvent bien plus complexe qu'il n'y paraît à première vue et donc il mérite qu'on y réfléchisse pas mal. De plus, au sujet de la libido et des relations dans le couple, j'ai trouvé (chez moi) que l'allaitement a joué le rôle de révélateur de difficultés qui pré-existaient. Charlotte, tu es seule, moi je suis en train de me séparer de mon mari et je suis bien contente de voir que je ne suis pas seule dans cette situation. A vrai dire je me suis même demandée si j'étais la seule à vouloir être animatrice alors que je vais me séparer de D... (sommes-nous seules?) Les derniers messages où l'on parlait du bien être à allaiter au coté de son mari aimant ont été difficiles à lire même si j'ai moi-même éprouvé une grande satisfaction à allaiter ma seconde fille épaulée par D. Voilà, je voulais ajouter mon grain de sel à cette discussion, ceci fait plutôt pavé mais bon, je n'interviens pas souvent alors... Je ne crois que qu'il n'y a qu'en France que ce sujet soit difficile à aborder. Je vis au à l’étranger. J'ai vécu aux USA, en Afrique et en France et je peux vous dire que c'est partout! Je fais partie des mères coincées qui hésitent à aborder le sujet
Nous avons animé une groupe de parole pour couples en novembre 2002: en plus des 3 animatrices et de leurs époux, il y avait... 1 couple! Je précise que notre groupe comprenait (avant que nous décidions de le scinder en deux) une trentaine de mères. Révélateur du désir des parents d'échanger sur la question. Notre souhait était de reprendre deux thèmes: - Vivre à deux avec le ou les bébés allaités- Quelle contraception? Bref, nous avons quand même passé une bonne soirée mais loin des thèmes pré choisis. En Afrique, le tabou sur l'allaitement reste très profondément ancré dans les têtes. Et pour éviter que le père n'aille voir ailleurs, les femmes sèvrent souvent leur bébé. Au Gabon où nous vivions, certains ont résolu la question en choisissant d'être polygames (un maximum de 4 épouses est autorisé).
Amitiés, L.D.
BIEN QUE ALLAITEMENT POUR TOUS RECONNAIT QU'ÉPANOUISSEMENT SEXUEL EST UN SUJET PARALLÈLE AU SUJET DE REPRODUCTION, LA QUESTION DE CONTRACEPTION EST ÉTROITEMENT LIÉ À LA SEXUALITÉ. LA CONTRACEPTION SI HORMONALE, AFFECTE L'ALLAITEMENT, SELON LES ÉTUDES. VOIR "MICROVAL" CI DESSOUS. LE TEXTE OMS "MAMA" POUR RÉGULATION DES NAISSANCES AINSI QUE LE STÉRILET NON HORMONAL "MONA LISA" EST TÉLÉCHARGEABLE CI DESSOUS.
Voilà un sujet qui suscite beaucoup de réactions mais dont il est parfois difficile de parler. Chaque fois que cette discussion a été abordée en réunion auxquelles j'ai assisté, j'ai remarqué que certaines femmes y répondaient avec enthousiasme et humour, d'autres parlaient à demi-mots et pleines de pudeur, d'autres étaient carrément gênées et n'ouvraient plus la bouche, d'autres encore avaient l'aire d'avoir coupé définitivement leurs rôles de mères et leur rôle de femme et désexualisaient leurs seins et leur corps quand elles sont en contact avec le bb. J'avais moi-même été très choqué de lire sur une autre liste le message d une mère qui racontait qu'il lui arrivait de faire l'amour alors que le bb était en train de téter (elle pratiquait le cododo). Pour l'anecdote, j'ai une amie qui m'a beaucoup fait rire parce qu'elle avait répondu à une dame (allaitante) qui disait: - "il paraît que certaines femmes ont un orgasme lorsque le bb tète...?"
-" bien entendu, pas vous?!" Le tout sur une aire parfaitement dégagée! Plus sérieusement, je trouve qu'en France (je suis d'origine mexicaine), la sexualité est un sujet encore très (trop?) Tabou. Il n'y a qu'à voir les cours d'éducation sexuelle qu'on a reçu au collège et au lycée! Quant à la sexualité infantile, rien que de prononcer ce mot c'est prendre le risque d'être taxé d'hérétique (au meilleur des cas), voire d'être accusé de pédophile, comme si nos enfants n'éprouvaient rien venant de leurs organes sexuels. Donner à téter à son bb (surtout lorsqu'il grandit) est parfois gênant tant l'image du sein a été sexualisée par les publicitaires.J'aimerai vraiment qu'on arrête de coller une étiquette bien ou mal quand on parle de plaisir: si le bb éprouve du plaisir en tétant, si la mère en ressent aussi tant mieux! Ce n'est pas de plaisir sexuel dont il s'agit alors mais bien de plaisir sensuel. J'étais contente de lire Eileen qui parle des touches qui donnent. Je trouve qu'en séparant le plaisir sensuel du plaisir sexuel on répondrait à beaucoup de questions, on élimine le reproche que j'ai entendu une fois (quelle horreur surtout pour celles qui en ont souffert durant l'enfance) de relation incestueuse ou un peu "limite". Je ne sais pas vous mais moi j'ai même entendu une mère dire qu'il ne faut pas allaiter un garçon trop longtemps sous peine d'en faire un homosexuel (grrr, comme si l'homosexualité était une tare). Bref le sujet est souvent bien plus complexe qu'il n'y paraît à première vue et donc il mérite qu'on y réfléchisse pas mal. De plus, au sujet de la libido et des relations dans le couple, j'ai trouvé (chez moi) que l'allaitement a joué le rôle de révélateur de difficultés qui pré-existaient. Charlotte, tu es seule, moi je suis en train de me séparer de mon mari et je suis bien contente de voir que je ne suis pas seule dans cette situation. A vrai dire je me suis même demandée si j'étais la seule à vouloir être animatrice alors que je vais me séparer de D... (sommes-nous seules?) Les derniers messages où l'on parlait du bien être à allaiter au coté de son mari aimant ont été difficiles à lire même si j'ai moi-même éprouvé une grande satisfaction à allaiter ma seconde fille épaulée par D. Voilà, je voulais ajouter mon grain de sel à cette discussion, ceci fait plutôt pavé mais bon, je n'interviens pas souvent alors... Je ne crois que qu'il n'y a qu'en France que ce sujet soit difficile à aborder. Je vis au à l’étranger. J'ai vécu aux USA, en Afrique et en France et je peux vous dire que c'est partout! Je fais partie des mères coincées qui hésitent à aborder le sujet
Nous avons animé une groupe de parole pour couples en novembre 2002: en plus des 3 animatrices et de leurs époux, il y avait... 1 couple! Je précise que notre groupe comprenait (avant que nous décidions de le scinder en deux) une trentaine de mères. Révélateur du désir des parents d'échanger sur la question. Notre souhait était de reprendre deux thèmes: - Vivre à deux avec le ou les bébés allaités- Quelle contraception? Bref, nous avons quand même passé une bonne soirée mais loin des thèmes pré choisis. En Afrique, le tabou sur l'allaitement reste très profondément ancré dans les têtes. Et pour éviter que le père n'aille voir ailleurs, les femmes sèvrent souvent leur bébé. Au Gabon où nous vivions, certains ont résolu la question en choisissant d'être polygames (un maximum de 4 épouses est autorisé).
Amitiés, L.D.
BIEN QUE ALLAITEMENT POUR TOUS RECONNAIT QU'ÉPANOUISSEMENT SEXUEL EST UN SUJET PARALLÈLE AU SUJET DE REPRODUCTION, LA QUESTION DE CONTRACEPTION EST ÉTROITEMENT LIÉ À LA SEXUALITÉ. LA CONTRACEPTION SI HORMONALE, AFFECTE L'ALLAITEMENT, SELON LES ÉTUDES. VOIR "MICROVAL" CI DESSOUS. LE TEXTE OMS "MAMA" POUR RÉGULATION DES NAISSANCES AINSI QUE LE STÉRILET NON HORMONAL "MONA LISA" EST TÉLÉCHARGEABLE CI DESSOUS.
SEXUALITÉ FÉMININE EN POST-PARTUM
extrait du Breastfeeding Answer Book de 91
Sexualité féminine en post-partum Women's sexual health after childbirth. G Barret, E Pendry, J Peacock, C Victor, R Thakar, I Manyonda. BJOG 2000 ; 107(2) : 186-95. Mots-clés : post-partum, sexualité.
L'objectif des auteurs était d'apprécier l'impact de la maternité sur la santé sexuelle de primipares, et de rechercher les facteurs associés aux troubles sexuels.
Pour cette étude anglaise sectionnelle croisée, toutes les femmes ayant accouché sur une période de 6 mois au St Georges Hospital (Londres) ont été interrogées à 6 mois post-partum. Des données sur 796 femmes ont été recueillies. Les auteurs ont analysé la fréquence de problèmes tels que sécheresse vaginale, douleur pendant et/ou après les rapports, saignements et irritations, hyper ou hypotonicité vaginale, modifications de la libido, consultations éventuelles pour problèmes sexuels…89% des femmes avaient repris une activité sexuelle avant 6 mois post-partum. La prévalence des problèmes sexuels était significativement plus élevée en post-partum : 83% des femmes faisaient état de troubles variés pendant les 3 premiers mois, et 64% en présentaient toujours à 6 mois post-partum (taux antérieur à la grossesse : 38%). La dyspareunie était le principal problème rencontré pendant les 3 premiers mois ; lorsqu'elle persistait à 6 mois, elle était corrélée à l'existence d'une dyspareunie avant la grossesse, et sa prévalence était plus élevée chez les femmes qui allaitaient. Seulement 15% des femmes ont consulté un professionnel de santé au sujet de leurs problèmes sexuels. Les troubles sexuels sont fréquents en post-partum, et ils sont très souvent méconnus.
Sexualité féminine en post-partum Women's sexual health after childbirth. G Barret, E Pendry, J Peacock, C Victor, R Thakar, I Manyonda. BJOG 2000 ; 107(2) : 186-95. Mots-clés : post-partum, sexualité.
L'objectif des auteurs était d'apprécier l'impact de la maternité sur la santé sexuelle de primipares, et de rechercher les facteurs associés aux troubles sexuels.
Pour cette étude anglaise sectionnelle croisée, toutes les femmes ayant accouché sur une période de 6 mois au St Georges Hospital (Londres) ont été interrogées à 6 mois post-partum. Des données sur 796 femmes ont été recueillies. Les auteurs ont analysé la fréquence de problèmes tels que sécheresse vaginale, douleur pendant et/ou après les rapports, saignements et irritations, hyper ou hypotonicité vaginale, modifications de la libido, consultations éventuelles pour problèmes sexuels…89% des femmes avaient repris une activité sexuelle avant 6 mois post-partum. La prévalence des problèmes sexuels était significativement plus élevée en post-partum : 83% des femmes faisaient état de troubles variés pendant les 3 premiers mois, et 64% en présentaient toujours à 6 mois post-partum (taux antérieur à la grossesse : 38%). La dyspareunie était le principal problème rencontré pendant les 3 premiers mois ; lorsqu'elle persistait à 6 mois, elle était corrélée à l'existence d'une dyspareunie avant la grossesse, et sa prévalence était plus élevée chez les femmes qui allaitaient. Seulement 15% des femmes ont consulté un professionnel de santé au sujet de leurs problèmes sexuels. Les troubles sexuels sont fréquents en post-partum, et ils sont très souvent méconnus.
ALLAITEMENT ET SEXUALITÉ = CHANGEMENT DU DÉSIR SEXUEL?
Allaitement et sexualité. Changement du désir sexuel.
Malgré le peu d'études sur ce sujet, de nombreuses femmes disent ressentir moins de désir sexuel après la naissance de leur bébé. Il y a plusieurs raisons possibles à cela: S'occuper d'un nouveau-né est un travail physiquement épuisant avec des journées continues et des nuits sans sommeil. L'amour très puissant et le fait de ne faire plus qu'un avec le bébé peut consommer presque toute l'énergie émotionnelle de la femme. Le couple traverse une période d'ajustement pendant qu'il s'adapte aux changements occasionnés par l'arrivée de tout nouveau bébé. Le profond sentiment de paix intérieure qui est associée depuis la nuit des temps à l'allaitement, se heurte chez certaines femmes à leur relation sexuelle avec leur partenaire. Les sensations de chaleur et de tendresse, que procure le fait de s'occuper d'un nourrisson, peuvent se traduire par un regain du désir sexuel et par une relation sexuelle plus profonde entre mari et femme. Comme l'a dit une femme: " Il y a quelque chose dans le fait d'allaiter un bébé qui vous donne un sentiment que 'tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes'. Je me sens si débordante d'amour envers toute ma famille, et pas seulement envers le bébé. L'amour physique me semble n'être qu'une expression de ces sentiments intenses. "Masters et Johnson (1966) disent que les mères qui allaitent sont plus à l'aise avec leur sexualité et sont, par conséquent, plus impatientes de reprendre les relations sexuelles avec leurs maris que leurs comparses qui nourrissent au biberon. D'autres études soulignent que le faible taux d’œstrogènes de la mère qui allaite crée un faible intérêt pour les relations sexuelles, et que le désir sexuel diminue au fur et à mesure que les hormones d'allaitement augmentent. Il y a également de bonnes raisons de croire que l'augmentation du désir sexuel est liée à la reprise des cycles menstruels de la femme. Ceci est apparemment dû à la présence d'hormones provoquant l'ovulation, mais les travaux de recherche sont trop pauvres pour confirmer ces hypothèses. Allaitement et relations sexuelles. Les faibles taux d’œstrogène associés à l'allaitement peuvent causer une sécheresse vaginale. Si les rapports sexuels sont douloureux ou inconfortables pour la mère, suggérez-lui d'essayer de faire davantage de préliminaires avec son partenaire pour compenser. Si c'est nécessaire, elle peut utiliser un lubrifiant. Les changements hormonaux qui ont lieu pendant les rapports sexuels stimulent le réflexe d'éjection du lait chez certaines femmes. Si cela gêne l'homme ou la femme, suggérez à la mère d'allaiter son bébé, de tirer un peu de lait juste avant de faire l'amour ou d'appuyer sur ses mamelons quand le lait commence à couler pour l'arrêter. Il peut aussi être utile d'avoir une serviette à portée de la main pour essuyer le lait. Les couples n'ont pas besoin de limiter leurs caresses ou leurs rapports sexuels quand la femme allaite. Jane Riordan, infirmière, dans son livre "A Practical Guide for Breastfeeding" écrit: " L'embarras occasionné par les relations sexuelles pendant la lactation est vieux comme le monde. Les médecins du XVIIème siècle recommandaient l'allaitement, mais soulignaient que les rapports sexuels pendant la lactation gâtaient le lait et mettaient la vie de l'enfant en danger." Puisque l'alimentation artificielle n'était pas sûre à l'époque, les nourrices se multiplièrent et permirent aux femmes d'arrêter d'allaiter pour combler les désirs de leurs maris sans compromettre la santé de leurs enfants. Certaines cultures sont très fermes au sujet de l'espacement des naissances et insistent sur une abstinence totale pendant un certain temps - qui va de quelques semaines à un an et parfois même plus longtemps. Dans certains cas, la reprise des rapports sexuels est déterminée par un événement important, tel que l'apparition de la première dent ou le moment où le bébé commence à ramper ou à marcher. Ajustement dans le couple. Quand l'amour physique n'est plus essentiel pendant des semaines ou des mois, le père du bébé peut se sentir blessé ou désorienté. S'occuper d'un bébé demande une immense disponibilité à la mère et occasionne une grande fatigue à cause du sommeil interrompu. Cela lui donne l'impression d'être "sur la touche" à la fin de la journée, diminuant ainsi son intérêt pour l'amour physique. C'est pourquoi l'arrivée d'un bébé est bien connue pour être le moment le plus stressant de la vie d'un couple. Pendant ces temps de changements et d'ajustements, il est important que le couple continue à communiquer. Chaque fois qu'un vague sentiment de frustration apparaît, il faut en parler. Un père peut avoir besoin de s'entendre dire que le manque de désir sexuel de la mère ne signifie pas qu'elle le rejette, mais que c'est une conséquence de la période qui suit la naissance. La mère, d'autre part, sera plus à l'aise si elle sait que le père du bébé ne sera pas insistant sur ce qu'elle ne peut pas donner de bonne cour, et qu'avec elle, il resserrera et approfondira leur relation pour qu'elle soit satisfaisante. Beaucoup de gens pensent qu'il y a un lien psychique entre mères et bébés, particulièrement chez ceux qui sont allaités, et que l'harmonie est telle que le bébé se réveille chaque fois que la mère est en proie à des émotions intenses, y compris l'orgasme. Mais cette sorte de "radar" ne dure qu'un temps, quand le bébé est petit. L'intensité de la relation mère-bébé diminue à mesure que le bébé grandit et qu'il devient moins dépendant de sa mère.Le temps passé ensemble, sans tenir compte de la fréquence des rapports sexuels, est d'une importance primordiale. Les changements surviennent rapidement après la naissance et il est mieux que le père et la mère se soutient mutuellement pour y faire face. Leur relation restera forte s'ils considèrent essentiel de passer du temps ensemble d'une autre façon, surtout si les rapports sexuels sont moins fréquents. Si allaiter et s'occuper du bébé a laissé la mère "sur la touche", suggérez quelque chose de romantique comme un plat préféré servi aux chandelles. Les premiers mois après la naissance, beaucoup de femmes considèrent que le temps que l'homme consacre aux travaux ménagers est une véritable preuve d'amour et d'attention - peut-être la plus belle. Tenir une maison pendant qu'on s'occupe d'un tout petit bébé est vraiment exténuant. Si le père participe aux travaux ménagers plutôt que de critiquer tout ce qui n'a pas été fait, la mère pourra se détendre et être plus disposée à trouver le temps de faire l'amour. Suggérez à la mère d'apprécier ouvertement tout ce que son compagnon fait pour lui faciliter la vie - que ce soit les travaux ménagers ou sa patience pendant que le bébé absorbe presque tout son temps et son énergie. Bien que certains couples pensent qu'ils doivent passer leurs moments de tête-à-tête seuls, être ensemble ne veut pas dire loin du bébé. Bien des mères qui allaitent se sentent plus à l'aise et détendues quand elles sont près du bébé et planifient leurs moments en couple à la maison ou amènent leur bébé avec eux quand ils sortent.
Malgré le peu d'études sur ce sujet, de nombreuses femmes disent ressentir moins de désir sexuel après la naissance de leur bébé. Il y a plusieurs raisons possibles à cela: S'occuper d'un nouveau-né est un travail physiquement épuisant avec des journées continues et des nuits sans sommeil. L'amour très puissant et le fait de ne faire plus qu'un avec le bébé peut consommer presque toute l'énergie émotionnelle de la femme. Le couple traverse une période d'ajustement pendant qu'il s'adapte aux changements occasionnés par l'arrivée de tout nouveau bébé. Le profond sentiment de paix intérieure qui est associée depuis la nuit des temps à l'allaitement, se heurte chez certaines femmes à leur relation sexuelle avec leur partenaire. Les sensations de chaleur et de tendresse, que procure le fait de s'occuper d'un nourrisson, peuvent se traduire par un regain du désir sexuel et par une relation sexuelle plus profonde entre mari et femme. Comme l'a dit une femme: " Il y a quelque chose dans le fait d'allaiter un bébé qui vous donne un sentiment que 'tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes'. Je me sens si débordante d'amour envers toute ma famille, et pas seulement envers le bébé. L'amour physique me semble n'être qu'une expression de ces sentiments intenses. "Masters et Johnson (1966) disent que les mères qui allaitent sont plus à l'aise avec leur sexualité et sont, par conséquent, plus impatientes de reprendre les relations sexuelles avec leurs maris que leurs comparses qui nourrissent au biberon. D'autres études soulignent que le faible taux d’œstrogènes de la mère qui allaite crée un faible intérêt pour les relations sexuelles, et que le désir sexuel diminue au fur et à mesure que les hormones d'allaitement augmentent. Il y a également de bonnes raisons de croire que l'augmentation du désir sexuel est liée à la reprise des cycles menstruels de la femme. Ceci est apparemment dû à la présence d'hormones provoquant l'ovulation, mais les travaux de recherche sont trop pauvres pour confirmer ces hypothèses. Allaitement et relations sexuelles. Les faibles taux d’œstrogène associés à l'allaitement peuvent causer une sécheresse vaginale. Si les rapports sexuels sont douloureux ou inconfortables pour la mère, suggérez-lui d'essayer de faire davantage de préliminaires avec son partenaire pour compenser. Si c'est nécessaire, elle peut utiliser un lubrifiant. Les changements hormonaux qui ont lieu pendant les rapports sexuels stimulent le réflexe d'éjection du lait chez certaines femmes. Si cela gêne l'homme ou la femme, suggérez à la mère d'allaiter son bébé, de tirer un peu de lait juste avant de faire l'amour ou d'appuyer sur ses mamelons quand le lait commence à couler pour l'arrêter. Il peut aussi être utile d'avoir une serviette à portée de la main pour essuyer le lait. Les couples n'ont pas besoin de limiter leurs caresses ou leurs rapports sexuels quand la femme allaite. Jane Riordan, infirmière, dans son livre "A Practical Guide for Breastfeeding" écrit: " L'embarras occasionné par les relations sexuelles pendant la lactation est vieux comme le monde. Les médecins du XVIIème siècle recommandaient l'allaitement, mais soulignaient que les rapports sexuels pendant la lactation gâtaient le lait et mettaient la vie de l'enfant en danger." Puisque l'alimentation artificielle n'était pas sûre à l'époque, les nourrices se multiplièrent et permirent aux femmes d'arrêter d'allaiter pour combler les désirs de leurs maris sans compromettre la santé de leurs enfants. Certaines cultures sont très fermes au sujet de l'espacement des naissances et insistent sur une abstinence totale pendant un certain temps - qui va de quelques semaines à un an et parfois même plus longtemps. Dans certains cas, la reprise des rapports sexuels est déterminée par un événement important, tel que l'apparition de la première dent ou le moment où le bébé commence à ramper ou à marcher. Ajustement dans le couple. Quand l'amour physique n'est plus essentiel pendant des semaines ou des mois, le père du bébé peut se sentir blessé ou désorienté. S'occuper d'un bébé demande une immense disponibilité à la mère et occasionne une grande fatigue à cause du sommeil interrompu. Cela lui donne l'impression d'être "sur la touche" à la fin de la journée, diminuant ainsi son intérêt pour l'amour physique. C'est pourquoi l'arrivée d'un bébé est bien connue pour être le moment le plus stressant de la vie d'un couple. Pendant ces temps de changements et d'ajustements, il est important que le couple continue à communiquer. Chaque fois qu'un vague sentiment de frustration apparaît, il faut en parler. Un père peut avoir besoin de s'entendre dire que le manque de désir sexuel de la mère ne signifie pas qu'elle le rejette, mais que c'est une conséquence de la période qui suit la naissance. La mère, d'autre part, sera plus à l'aise si elle sait que le père du bébé ne sera pas insistant sur ce qu'elle ne peut pas donner de bonne cour, et qu'avec elle, il resserrera et approfondira leur relation pour qu'elle soit satisfaisante. Beaucoup de gens pensent qu'il y a un lien psychique entre mères et bébés, particulièrement chez ceux qui sont allaités, et que l'harmonie est telle que le bébé se réveille chaque fois que la mère est en proie à des émotions intenses, y compris l'orgasme. Mais cette sorte de "radar" ne dure qu'un temps, quand le bébé est petit. L'intensité de la relation mère-bébé diminue à mesure que le bébé grandit et qu'il devient moins dépendant de sa mère.Le temps passé ensemble, sans tenir compte de la fréquence des rapports sexuels, est d'une importance primordiale. Les changements surviennent rapidement après la naissance et il est mieux que le père et la mère se soutient mutuellement pour y faire face. Leur relation restera forte s'ils considèrent essentiel de passer du temps ensemble d'une autre façon, surtout si les rapports sexuels sont moins fréquents. Si allaiter et s'occuper du bébé a laissé la mère "sur la touche", suggérez quelque chose de romantique comme un plat préféré servi aux chandelles. Les premiers mois après la naissance, beaucoup de femmes considèrent que le temps que l'homme consacre aux travaux ménagers est une véritable preuve d'amour et d'attention - peut-être la plus belle. Tenir une maison pendant qu'on s'occupe d'un tout petit bébé est vraiment exténuant. Si le père participe aux travaux ménagers plutôt que de critiquer tout ce qui n'a pas été fait, la mère pourra se détendre et être plus disposée à trouver le temps de faire l'amour. Suggérez à la mère d'apprécier ouvertement tout ce que son compagnon fait pour lui faciliter la vie - que ce soit les travaux ménagers ou sa patience pendant que le bébé absorbe presque tout son temps et son énergie. Bien que certains couples pensent qu'ils doivent passer leurs moments de tête-à-tête seuls, être ensemble ne veut pas dire loin du bébé. Bien des mères qui allaitent se sentent plus à l'aise et détendues quand elles sont près du bébé et planifient leurs moments en couple à la maison ou amènent leur bébé avec eux quand ils sortent.
SEIN ÉROTIQUE ET SEIN ALLAITANT
Sein érotique et sein allaitant : tribune des lecteurs, DA n°31, page 27
Trop partiel Je me permets de réagir à votre éditorial du n°30. Vous semblez trouver légitime que " dans de nombreuses cultures, les hommes acceptent sans problème des périodes d'abstinence sexuelle pouvant être longues ". Vous continuez en expliquant que NOTRE culture " exige de la femme qu'elle satisfasse son compagnon sur le plan sexuel en tout temps ". Vos affirmations sont vraies, mais partielles. S'il n'y avait que notre culture qui exige de la femme qu'elle satisfasse son compagnon sur le plan sexuel en tout temps, cela se saurait. Et il n'y aurait ni polygamie, ni concubines, ni abus sexuel dans aucune autre société ! Parmi les cultures où les hommes acceptent (pour leur femme, il s'entend) des périodes d’abstinence, se trouvent notamment les cultures africaines. L'allaitement prolongé y est l'une des raisons affichées de la polygamie. Je ne peux pas parler de toutes les cultures, mais il me semble choquant que vous preniez cet exemple pour encourager les femmes françaises à l'abstinence sexuelle, laquelle devrait permettre un meilleur allaitement Si l'allaitement peut déranger la sexualité, c'est plus un problème de couple que de culture. Avec mon mari africain, j'ai al-laité mes quatre enfants sur des durées diverses. J'étais gênée par l'hypersensibilité des seins, mais cela n'a jamais été un frein à la sexualité. D'autre part, même si l'allaitement gênait la vie sexuelle, il me semblerait douteux de proposer l'exemple des sociétés polygames en prônant l'abstinence sexuelle. Les hommes ont suffisamment d'arguments en faveur de la polygamie (et par conséquent de la dépendance économique et sexuelle des femmes) pour ne pas leur en apporter un de plus sur un plateau, sous prétexte de maternage. L'abstinence sexuelle des femmes est facile à décider, puisqu’elle est contrôlable et imposée temporairement par la fatigue de l’accouchement. L'abstinence sexuelle de l'homme dépend exclusivement de ses choix (à l'exception des cas de détention et de handicaps) ; Très peu d’hommes choisissent l'abstinence pendant plusieurs mois consécutifs. Quelle que soit la culture, il est très difficile de contrôler la fidélité sexuelle d'un homme. Il me semble abusif de proposer l'abstinence comme encouragement à l'allaitement. Je crois comprendre que le but de votre article était d'expliquer que l’allaitement est compatible avec l'érotisme. Oh qu’oui ! C'est pourquoi je me permets de vous écrire pour dire que la vie sexuelle, si importante pour nous toutes, ne doit pas passer au second plan derrière l'allaitement.
Si l’allaitement pose un problème de couple, il serait particulièrement cruel de proposer l'abstinence sexuelle comme réponse.
Mme Véronique HUMMEL AMIENS
Réponse :
Très loin de moi l'idée de prôner l'abstinence sexuelle pour l'un ou l'autre sexe, ou de recommander de reléguer la vie sexuelle au dernier plan. Mais force est de constater, en dépit de la libération sexuelle, que chez nous (et ailleurs aussi bien souvent), ce qui convient à l'homme est supposé a priori convenir à la femme. D'autre part, les rapports sexuels impliquent deux partenaires adultes, censé être dotés d'une certaine maturité. Dans les soins à l'enfant, un des partenaires n'a absolument aucune maturité, et aucun moyen de satisfaire seul ses besoins. Il me semble donc personnellement légitime que, s'il y a difficulté à satisfaire à la fois les désirs de l'adulte et les besoins du bébé, c'est l'enfant qui doit avoir la priorité.Très loin de moi aussi l'idée de recommander la polygamie. Il se peut toutefois que cette institution, que nous jugeons inacceptable parce qu'elle ne fait pas partie de notre culture, soit jugée source d'avantages par les femmes qui vivent dans une culture polygame. Certes, l'abstinence durant l'allaitement est une raison affichée de polygamie. Mais, d'après les ethnologues, le statut social et financier est aussi un facteur important ; Un homme a le nombre de femmes qu'il peut " acheter " et entretenir. Bon nombre d'hommes vivant dans une culture polygame se contentent d'une seule épouse, car ils ne peuvent se permettre davantage. Et dans certaines peuplades particulièrement déshéritées, plusieurs hommes de la même famille se partagent une seule épouse et ses enfants. Certes, les hommes semblent supporter la chasteté moins bien que les femmes (soit vraiment le cas, ou les hommes se sentent-ils obligés de se conformer à cette image sous peine de passer pour des impuissants ?). Dans notre culture, le fait de ne pas avoir de rapports sexuels fréquents est considéré comme anormal, voire honteux. Ce n'est pas obligatoirement le modèle de tout le monde. Avez-vous vu, à ce propos, un reportage montré à l'émission " Faut pas rêver " ? On y montrait une peuplade dans laquelle hommes et femmes vivaient totalement séparés, sauf quelques jours par an pendant lesquels les rapports sexuels étaient autorisés dans un but strictement reproducteur. Je ne dis pas que ce modèle soit enviable (j'ai personnellement trouvé cela très triste). Mais cela montre que le comportement sexuel est au moins aussi culturel qu'inné. Chez nous, la libération sexuelle n'a fait que remplacer le modèle précédent (pas vraiment idéal) par un autre, tout aussi peu idéal, mais tout aussi obligatoire. Je ne pense pas que l'allaitement en soi constitue une entrave à la sexualité, ni que la sexualité soit une entrave à l'allaitement. Mais force est de constater que ce dernier est souvent désigné comme bouc émissaire en cas de problème de couple. J'ai connu des femmes ravies de reprendre rapidement les rapports sexuels après l'accouchement. Mais j'en ai connu beaucoup plus qui, lorsqu'elles osaient en parler, avouaient une baisse massive de leur libido. J'ai connu des mères qui acceptaient de bonne grâce des rapports sexuels dont elles n'avaient pas envie pour faire plaisir à leur compagnon. J'en ai connu qui les subissaient parce que leur compagnon (mérite-t-il ce titre ?) Les menaçaient de représailles si elles ne s’exécutaient pas. J'en ai connu qui se sont résignées à sevrer parce qu’elles ne pouvaient plus supporter les manifestations de jalousie et d’hostilité de leur mari (je n'ai pas eu l'impression que cela améliorait la relation de couple). Et j'ai connu (mais oui) des compagnons qui supportaient vaillamment, en grognant certes un peu de temps en temps, mais dans l'ensemble avec patience, humour et tendresse, de (très) longues périodes de chasteté. Mes contacts avec de nombreuses mères m'ont fait percevoir qu'un pourcentage non négligeable d'hommes font preuve d'un navrant manque de maturité et d'altruisme en la matière. Ils y sont indéniablement encouragés dans notre société ; on leur dit que les rap-ports sexuels PEUVENT être repris rapidement après la naissance, et ils en concluent qu'il DOIVENT être repris. Parle-t-on vraiment du désir de la femme ? Certaines mères demandent à leur médecin d'interdire à leur mari les rapports sexuels ; en cachette, car si une femme ne désire pas ces rapports, elle est souvent jugée anormale, elle "doit être soignée " ; et la pression est telle qu'elle se sent elle-même anormale et coupable de son " incapacité ". Une culture dans laquelle l'égalité des sexes est la réalité est celle dans laquelle l'homme a cessé d'être la référence à laquelle on compare la femme. Or, dans notre société, la sexualité féminine n'est envisagée que par rap-port à la sexualité masculine. Même un monument tel que le rapport Hite n'a étudié la sexualité féminine que dans ses aspects similaires à la sexualité masculine (masturbation, rapports homo et hétérosexuels). Il n'a pas eu l'idée de se pencher sur les aspects typiquement féminins que sont le vécu du cycle menstruel, de la grossesse, de l'accouchement et de l’allaitement. Les hommes sont certainement capables de voir dans leur compagne plus qu'un objet devant se plier à leurs désirs. Et dans ce cas, nul doute que l’allaitement soit parfaitement compatible avec la sexualité pour le bonheur de tous. Après tout, les pays nordiques n'ont pas des mœurs sexuelles très différentes des nôtres, et le taux d'allaitement y est considérablement plus élevé que chez nous. F RAILHET
Trop partiel Je me permets de réagir à votre éditorial du n°30. Vous semblez trouver légitime que " dans de nombreuses cultures, les hommes acceptent sans problème des périodes d'abstinence sexuelle pouvant être longues ". Vous continuez en expliquant que NOTRE culture " exige de la femme qu'elle satisfasse son compagnon sur le plan sexuel en tout temps ". Vos affirmations sont vraies, mais partielles. S'il n'y avait que notre culture qui exige de la femme qu'elle satisfasse son compagnon sur le plan sexuel en tout temps, cela se saurait. Et il n'y aurait ni polygamie, ni concubines, ni abus sexuel dans aucune autre société ! Parmi les cultures où les hommes acceptent (pour leur femme, il s'entend) des périodes d’abstinence, se trouvent notamment les cultures africaines. L'allaitement prolongé y est l'une des raisons affichées de la polygamie. Je ne peux pas parler de toutes les cultures, mais il me semble choquant que vous preniez cet exemple pour encourager les femmes françaises à l'abstinence sexuelle, laquelle devrait permettre un meilleur allaitement Si l'allaitement peut déranger la sexualité, c'est plus un problème de couple que de culture. Avec mon mari africain, j'ai al-laité mes quatre enfants sur des durées diverses. J'étais gênée par l'hypersensibilité des seins, mais cela n'a jamais été un frein à la sexualité. D'autre part, même si l'allaitement gênait la vie sexuelle, il me semblerait douteux de proposer l'exemple des sociétés polygames en prônant l'abstinence sexuelle. Les hommes ont suffisamment d'arguments en faveur de la polygamie (et par conséquent de la dépendance économique et sexuelle des femmes) pour ne pas leur en apporter un de plus sur un plateau, sous prétexte de maternage. L'abstinence sexuelle des femmes est facile à décider, puisqu’elle est contrôlable et imposée temporairement par la fatigue de l’accouchement. L'abstinence sexuelle de l'homme dépend exclusivement de ses choix (à l'exception des cas de détention et de handicaps) ; Très peu d’hommes choisissent l'abstinence pendant plusieurs mois consécutifs. Quelle que soit la culture, il est très difficile de contrôler la fidélité sexuelle d'un homme. Il me semble abusif de proposer l'abstinence comme encouragement à l'allaitement. Je crois comprendre que le but de votre article était d'expliquer que l’allaitement est compatible avec l'érotisme. Oh qu’oui ! C'est pourquoi je me permets de vous écrire pour dire que la vie sexuelle, si importante pour nous toutes, ne doit pas passer au second plan derrière l'allaitement.
Si l’allaitement pose un problème de couple, il serait particulièrement cruel de proposer l'abstinence sexuelle comme réponse.
Mme Véronique HUMMEL AMIENS
Réponse :
Très loin de moi l'idée de prôner l'abstinence sexuelle pour l'un ou l'autre sexe, ou de recommander de reléguer la vie sexuelle au dernier plan. Mais force est de constater, en dépit de la libération sexuelle, que chez nous (et ailleurs aussi bien souvent), ce qui convient à l'homme est supposé a priori convenir à la femme. D'autre part, les rapports sexuels impliquent deux partenaires adultes, censé être dotés d'une certaine maturité. Dans les soins à l'enfant, un des partenaires n'a absolument aucune maturité, et aucun moyen de satisfaire seul ses besoins. Il me semble donc personnellement légitime que, s'il y a difficulté à satisfaire à la fois les désirs de l'adulte et les besoins du bébé, c'est l'enfant qui doit avoir la priorité.Très loin de moi aussi l'idée de recommander la polygamie. Il se peut toutefois que cette institution, que nous jugeons inacceptable parce qu'elle ne fait pas partie de notre culture, soit jugée source d'avantages par les femmes qui vivent dans une culture polygame. Certes, l'abstinence durant l'allaitement est une raison affichée de polygamie. Mais, d'après les ethnologues, le statut social et financier est aussi un facteur important ; Un homme a le nombre de femmes qu'il peut " acheter " et entretenir. Bon nombre d'hommes vivant dans une culture polygame se contentent d'une seule épouse, car ils ne peuvent se permettre davantage. Et dans certaines peuplades particulièrement déshéritées, plusieurs hommes de la même famille se partagent une seule épouse et ses enfants. Certes, les hommes semblent supporter la chasteté moins bien que les femmes (soit vraiment le cas, ou les hommes se sentent-ils obligés de se conformer à cette image sous peine de passer pour des impuissants ?). Dans notre culture, le fait de ne pas avoir de rapports sexuels fréquents est considéré comme anormal, voire honteux. Ce n'est pas obligatoirement le modèle de tout le monde. Avez-vous vu, à ce propos, un reportage montré à l'émission " Faut pas rêver " ? On y montrait une peuplade dans laquelle hommes et femmes vivaient totalement séparés, sauf quelques jours par an pendant lesquels les rapports sexuels étaient autorisés dans un but strictement reproducteur. Je ne dis pas que ce modèle soit enviable (j'ai personnellement trouvé cela très triste). Mais cela montre que le comportement sexuel est au moins aussi culturel qu'inné. Chez nous, la libération sexuelle n'a fait que remplacer le modèle précédent (pas vraiment idéal) par un autre, tout aussi peu idéal, mais tout aussi obligatoire. Je ne pense pas que l'allaitement en soi constitue une entrave à la sexualité, ni que la sexualité soit une entrave à l'allaitement. Mais force est de constater que ce dernier est souvent désigné comme bouc émissaire en cas de problème de couple. J'ai connu des femmes ravies de reprendre rapidement les rapports sexuels après l'accouchement. Mais j'en ai connu beaucoup plus qui, lorsqu'elles osaient en parler, avouaient une baisse massive de leur libido. J'ai connu des mères qui acceptaient de bonne grâce des rapports sexuels dont elles n'avaient pas envie pour faire plaisir à leur compagnon. J'en ai connu qui les subissaient parce que leur compagnon (mérite-t-il ce titre ?) Les menaçaient de représailles si elles ne s’exécutaient pas. J'en ai connu qui se sont résignées à sevrer parce qu’elles ne pouvaient plus supporter les manifestations de jalousie et d’hostilité de leur mari (je n'ai pas eu l'impression que cela améliorait la relation de couple). Et j'ai connu (mais oui) des compagnons qui supportaient vaillamment, en grognant certes un peu de temps en temps, mais dans l'ensemble avec patience, humour et tendresse, de (très) longues périodes de chasteté. Mes contacts avec de nombreuses mères m'ont fait percevoir qu'un pourcentage non négligeable d'hommes font preuve d'un navrant manque de maturité et d'altruisme en la matière. Ils y sont indéniablement encouragés dans notre société ; on leur dit que les rap-ports sexuels PEUVENT être repris rapidement après la naissance, et ils en concluent qu'il DOIVENT être repris. Parle-t-on vraiment du désir de la femme ? Certaines mères demandent à leur médecin d'interdire à leur mari les rapports sexuels ; en cachette, car si une femme ne désire pas ces rapports, elle est souvent jugée anormale, elle "doit être soignée " ; et la pression est telle qu'elle se sent elle-même anormale et coupable de son " incapacité ". Une culture dans laquelle l'égalité des sexes est la réalité est celle dans laquelle l'homme a cessé d'être la référence à laquelle on compare la femme. Or, dans notre société, la sexualité féminine n'est envisagée que par rap-port à la sexualité masculine. Même un monument tel que le rapport Hite n'a étudié la sexualité féminine que dans ses aspects similaires à la sexualité masculine (masturbation, rapports homo et hétérosexuels). Il n'a pas eu l'idée de se pencher sur les aspects typiquement féminins que sont le vécu du cycle menstruel, de la grossesse, de l'accouchement et de l’allaitement. Les hommes sont certainement capables de voir dans leur compagne plus qu'un objet devant se plier à leurs désirs. Et dans ce cas, nul doute que l’allaitement soit parfaitement compatible avec la sexualité pour le bonheur de tous. Après tout, les pays nordiques n'ont pas des mœurs sexuelles très différentes des nôtres, et le taux d'allaitement y est considérablement plus élevé que chez nous. F RAILHET
CALINS ADULTES
Voilà, c'est pas la peine de s'imposer des règles genre 1 fois par semaine.....
Le plus important c'est de ne pas refuser quand ils osent demander... C'est déjà pas facile pour eux de demander, ils voient bien qu'on est fatiguée. Mais de dire, ça nous détendra. C'est une bonne idée, ça leur fait plaisir et ils culpabilisent moins d'avoir réclamé. Ma sage femme m'a dit qu'il ne fallait pas attendre pour s'y remettre mais sans ses encouragements, j'avais d'autres occupations. Mais les hommes ne sont pas comblé par l'allaitement donc 5 min rien que pour lui, il me les rend bien avec sa bonne humeur. Donc tout le monde s'y retrouve.
Isabelle
Le plus important c'est de ne pas refuser quand ils osent demander... C'est déjà pas facile pour eux de demander, ils voient bien qu'on est fatiguée. Mais de dire, ça nous détendra. C'est une bonne idée, ça leur fait plaisir et ils culpabilisent moins d'avoir réclamé. Ma sage femme m'a dit qu'il ne fallait pas attendre pour s'y remettre mais sans ses encouragements, j'avais d'autres occupations. Mais les hommes ne sont pas comblé par l'allaitement donc 5 min rien que pour lui, il me les rend bien avec sa bonne humeur. Donc tout le monde s'y retrouve.
Isabelle
MÉNAGE & SEX (HUMEUR)
Les tâches ménagères étaient du ressort de la femme, mais un soir, en rentrant de son travail, Janice eu la surprise de trouver les enfants ayant pris leur bain, une charge de linge dans la machine à laver et une autre déjà étendue pour sécher. Le diner était dans le four et la table mise. Janice fut abasourdie !
Il s’avère que Charles avait lu un article dans un magazine qui disait : « les femmes qui travaillent à plein temps et qui doivent aussi faire le ménage sont trop fatiguées pour faire l’amour. »
La soirée fut merveilleuse. Le lendemain, Janice raconta tout à ses amies : « le diner a été formidable, Charles à même nettoyé la cuisine après. Il à aidé les enfants à faire leurs devoirs, Il a plié le linge, et l’a rangé. J’ai vraiment passé une excellente soirée ! »
« Mais…et après ? Que s’est il passé ? » lui demandèrent ses amies.
Janice répondit « Ah, ça….Charles était trop fatigué ! ».
« Entre ma femme et moi le partage des tâches ménagères est équitable, c'est moi qui les fait, c'est elle qui les nettoie» (Philippe Geluck)
MICROPILULE A BAISSÉ MA LACTATION! TÉMOIGNAGE. (PARMI DES MILIERS)
Bonjour,
Ca fait donc 20 jours que j'ai arêtée la micropillule et prends le dompéridone dans le but de renverser les effets. J'ai commencé à voir les effets au bout de 2 jours, et l'effet maximum au bout de 8/10 jours: j'étais déjà passée en effet de 4 compléments de 60ml à 90ml avant diversification à 3 compléments de 60ml (pas entiérement bus à chaque fois) avec diversification puis avec la dompéridone les compléments sont passés à 2 puis 1 compléments de 60mls, jusqu'au jour où je me suis rendue compte que bébé ne buvait que qq mls, en attendant le réflexe d'éjection puis retirait lui même le fil du DAL et tétait tranquillement jusqu'à s'endormir... ( !)
Je n'osais y croire au début mais si... grâce aux multiples tétées (10/15 par 24H, merci les poussées dentaires !!!!) et au dompéridone, ma lactation arrive enfin à s'adapter aux besoins de mon fils, miracle!!!
J'ai l'impression que la boucle est bouclée, que c'est vraiment une deuxième réelle chance de réussir cet allaitement si mal démarré!
Avec le recul je pense que c'est la prise de la pilule à J15 qui a empéché ma lactation de bien se mettre en place (la prise de poids de bébé a alors stagné et son comportement a changé à partir de là, jamais repu, énervé) suivie de la prise de compléments au bib qui ont espacé les tétées (j'avais noté sur un carnet, j'en étais à 5 voire 6 max en 24H à ce moment là alors que bébé n'avait qu'un mois!)
Finalement ce parcours plus que chaotique aura été bénéfique puisque pour préserver et améliorer cet allaitement j'ai cherché et encore cherché des infos, jusqu'à vous trouver et découvrir que malgré des compléments on pouvait réussir un allaitement long, aller jusqu'au sevrage naturel même!
Alors merci à vous toutes qui m'avez montré la voie, par votre exemple vous m'avez montré que oui c'est possible même si on n'ose pas trop y croire!
Je suis actuellement à 9 capsules par jour, je vais attendre encore un peu puis diminuer progressivement tout en surveillant que bébé est toujours heureux et trouve tout ce qu'il lui faut.
Je sais qu'il y aura des hauts et des bas, mais j'ai quand même l'impression que le plus dur est derrière nous, j'espère que je ne me trompe pas!!
S.T. Maman de C ; 7 mois et... 3 dents! et oui encore une de plus!
Ca fait donc 20 jours que j'ai arêtée la micropillule et prends le dompéridone dans le but de renverser les effets. J'ai commencé à voir les effets au bout de 2 jours, et l'effet maximum au bout de 8/10 jours: j'étais déjà passée en effet de 4 compléments de 60ml à 90ml avant diversification à 3 compléments de 60ml (pas entiérement bus à chaque fois) avec diversification puis avec la dompéridone les compléments sont passés à 2 puis 1 compléments de 60mls, jusqu'au jour où je me suis rendue compte que bébé ne buvait que qq mls, en attendant le réflexe d'éjection puis retirait lui même le fil du DAL et tétait tranquillement jusqu'à s'endormir... ( !)
Je n'osais y croire au début mais si... grâce aux multiples tétées (10/15 par 24H, merci les poussées dentaires !!!!) et au dompéridone, ma lactation arrive enfin à s'adapter aux besoins de mon fils, miracle!!!
J'ai l'impression que la boucle est bouclée, que c'est vraiment une deuxième réelle chance de réussir cet allaitement si mal démarré!
Avec le recul je pense que c'est la prise de la pilule à J15 qui a empéché ma lactation de bien se mettre en place (la prise de poids de bébé a alors stagné et son comportement a changé à partir de là, jamais repu, énervé) suivie de la prise de compléments au bib qui ont espacé les tétées (j'avais noté sur un carnet, j'en étais à 5 voire 6 max en 24H à ce moment là alors que bébé n'avait qu'un mois!)
Finalement ce parcours plus que chaotique aura été bénéfique puisque pour préserver et améliorer cet allaitement j'ai cherché et encore cherché des infos, jusqu'à vous trouver et découvrir que malgré des compléments on pouvait réussir un allaitement long, aller jusqu'au sevrage naturel même!
Alors merci à vous toutes qui m'avez montré la voie, par votre exemple vous m'avez montré que oui c'est possible même si on n'ose pas trop y croire!
Je suis actuellement à 9 capsules par jour, je vais attendre encore un peu puis diminuer progressivement tout en surveillant que bébé est toujours heureux et trouve tout ce qu'il lui faut.
Je sais qu'il y aura des hauts et des bas, mais j'ai quand même l'impression que le plus dur est derrière nous, j'espère que je ne me trompe pas!!
S.T. Maman de C ; 7 mois et... 3 dents! et oui encore une de plus!
CONTRACEPTION:
Bien que ALLAITEMENT POUR TOUS reconnait qu'épanouissement sexuel est un sujet parallèle au sujet de reproduction, la question de contraception est étroitement lié à la sexualité. La contraception si hormonale, affecte l'allaitement, selon les études. Voir "microval" ci dessous.
La pilule Dialy Gé® est le nom générique de la Trinordiol. Elle
contient (selon Doctissimo
(http://www.doctissimo.fr/medicament-DAILY-GE.htm) du Lévonorgestrel et
de l'Ethinylestradiol.
Concernant l'Ethinylestradiol (informations dans le CdP 60) : "Presque toutes les études faites depuis ont conclu que la combinaison oestrogènes-progestatifs abaissait le volume de la sécrétion lactée, y compris sur une lactation bien installée. Des études portant sur des doses de 50 μg/jour d’éthinylestradiol ont montré une nette baisse de la sécrétion lactée, ce qui amenait à supplémenter l’enfant et induisait un sevrage précoce. Les études portant sur 30 mcg/jour d’éthinyloestradiol (dose couramment utilisée actuellement) ont donné des résultats similaires. Il semblerait que l’abaissement de la sécrétion lactée serait dose-dépendant, et fonction de la précocité de la mise en oeuvre de la contraception après l’accouchement. Une étude ayant évalué la quantité et la composition du lait chez des femmes recevant 30 mcg/jour d’éthinyloestradiol à partir de 6 semaines postpartum a montré une absorption calorique moindre chez l’enfant, une nette baisse du taux de calcium du lait maternel, ainsi qu’une baisse moins significative des autres électrolytes (Koetsawang, Lönerdal et al). Une autre étude a constaté une baisse moyenne de 41,9% de la sécrétion lactée avec ce type de contraception (Tankeyoon et al). Des auteurs ont décrit quelques cas de gynécomastie et de carence en folates avec anémie mégaloblastique chez des enfants allaités, ayant spontanément régressé après arrêt de la prise de contraceptif, mais aucune étude à grande échelle n’a évalué rigoureusement ces effets secondaires.
Ce type de contraception pourra être proposé pendant le sevrage, ou après le retour de couches, lorsque l’enfant consomme des solides en quantité suffisante, en prévenant la femme que même après ce délai un impact sur la lactation reste fréquent, surtout si elle envisage de poursuivre l’allaitement pendant encore un certain temps. Elle pourra être utilisée plus tôt si la femme souhaite arrêter rapidement l’allaitement ; dans ce cas, l’impact sur la sécrétion lactée de la contraception combinée pourra être considéré comme une « aide » au sevrage. Enfin, lorsque la femme veut absolument utiliser ce type de contraception dès le départ, la meilleure option sera de la lui prescrire, de suivre étroitement la croissance de l’enfant, et de donner des compléments de lait industriel lorsque cela deviendra nécessaire."
Donc cela induit généralement une baisse de la lactation et peut-être proposé en vue d'un sevrage : il semble possible d'allaiter partiellement en prenant ce principe actif, donc a fortiori après avoir arrêté cela est également possible.
Concernant le Lévonorgestrel : (toujours dans le CdP 60) "Une étude (Bassol et al) a constaté une baisse du taux de TSH chez des bébés de sexe masculin allaités par une mère utilisant un implant de lévonorgestrel (Norplant®, non commercialisé en France). Une autre a constaté une prévalence plus élevée d’infections respiratoires, de problèmes cutanés et de conjonctivites chez les enfants allaités par ne mère utilisant le Norplant® (Schiappacasse et al). Le laboratoire commercialisant Implanon® (étonogestrel) déconseille son utilisation pendant l’allaitement. La mère devrait être informée de l’impact possible sur la lactation ; si l’enfant pleure davantage, semble beaucoup plus affamé, obtient visiblement moins de lait, que sa prise de poids se ralentit, il faudra envisager la responsabilité de la contraception hormonale ; la mère pourra alors si elle le désire cesser de l’utiliser (il est plus facile de cesser de prendre une pilule que d’enlever un implant)."
Ce principe actif est celui de la pilule Microval® (cf. un très vieux CdP, n°32) : "Le Lévonorgestrel (Microval®) a été étudié chez des femmes qui en prenaient 30 mcg/jour dès les premiers jours post-partum. Toutes ont vu baisser leur sécrétion lactée, mais la croissance pondérale des enfants était considérée comme normale." Voir aussi Contraception par pilule progestative et baisse de la sécrétion lactée : 8 cas (Dans le DA 52, Juillet – Août – Septembre 2002)
Enfin concernant le Bromokin® dont le principe actif est la Bromocriptine, tu trouveras en toute fin de la brochure Médicaments et
allaitement (sur l'Extranet), un article également dans le DA 70, et également dans la partie privée du site LLL, concernant l'
"Allaitement par une mère sous bromocriptine".
Donc l'allaitement avec ce cocktail visant la diminution / le tarissement de la lactation est possible, d'un point de vue compatibilité des médicaments.
Maintenant il est raisonnable d'avertir cette maman qu'elle pourra peut-être pas allaiter exclusivement son enfant (même à assez long terme). Que des séances d'expression du lait ++++ seront nécessaires, que son enfant ne saura peut-être pas téter au sein : cela lui demandera un apprentissage qui peut être très frustrant pour le bébé et stressant pour la maman. Que cette maman aura besoin de soutien dans sa démarche et que son projet un peu fou demande une motivation +++.
La pilule Dialy Gé® est le nom générique de la Trinordiol. Elle
contient (selon Doctissimo
(http://www.doctissimo.fr/medicament-DAILY-GE.htm) du Lévonorgestrel et
de l'Ethinylestradiol.
Concernant l'Ethinylestradiol (informations dans le CdP 60) : "Presque toutes les études faites depuis ont conclu que la combinaison oestrogènes-progestatifs abaissait le volume de la sécrétion lactée, y compris sur une lactation bien installée. Des études portant sur des doses de 50 μg/jour d’éthinylestradiol ont montré une nette baisse de la sécrétion lactée, ce qui amenait à supplémenter l’enfant et induisait un sevrage précoce. Les études portant sur 30 mcg/jour d’éthinyloestradiol (dose couramment utilisée actuellement) ont donné des résultats similaires. Il semblerait que l’abaissement de la sécrétion lactée serait dose-dépendant, et fonction de la précocité de la mise en oeuvre de la contraception après l’accouchement. Une étude ayant évalué la quantité et la composition du lait chez des femmes recevant 30 mcg/jour d’éthinyloestradiol à partir de 6 semaines postpartum a montré une absorption calorique moindre chez l’enfant, une nette baisse du taux de calcium du lait maternel, ainsi qu’une baisse moins significative des autres électrolytes (Koetsawang, Lönerdal et al). Une autre étude a constaté une baisse moyenne de 41,9% de la sécrétion lactée avec ce type de contraception (Tankeyoon et al). Des auteurs ont décrit quelques cas de gynécomastie et de carence en folates avec anémie mégaloblastique chez des enfants allaités, ayant spontanément régressé après arrêt de la prise de contraceptif, mais aucune étude à grande échelle n’a évalué rigoureusement ces effets secondaires.
Ce type de contraception pourra être proposé pendant le sevrage, ou après le retour de couches, lorsque l’enfant consomme des solides en quantité suffisante, en prévenant la femme que même après ce délai un impact sur la lactation reste fréquent, surtout si elle envisage de poursuivre l’allaitement pendant encore un certain temps. Elle pourra être utilisée plus tôt si la femme souhaite arrêter rapidement l’allaitement ; dans ce cas, l’impact sur la sécrétion lactée de la contraception combinée pourra être considéré comme une « aide » au sevrage. Enfin, lorsque la femme veut absolument utiliser ce type de contraception dès le départ, la meilleure option sera de la lui prescrire, de suivre étroitement la croissance de l’enfant, et de donner des compléments de lait industriel lorsque cela deviendra nécessaire."
Donc cela induit généralement une baisse de la lactation et peut-être proposé en vue d'un sevrage : il semble possible d'allaiter partiellement en prenant ce principe actif, donc a fortiori après avoir arrêté cela est également possible.
Concernant le Lévonorgestrel : (toujours dans le CdP 60) "Une étude (Bassol et al) a constaté une baisse du taux de TSH chez des bébés de sexe masculin allaités par une mère utilisant un implant de lévonorgestrel (Norplant®, non commercialisé en France). Une autre a constaté une prévalence plus élevée d’infections respiratoires, de problèmes cutanés et de conjonctivites chez les enfants allaités par ne mère utilisant le Norplant® (Schiappacasse et al). Le laboratoire commercialisant Implanon® (étonogestrel) déconseille son utilisation pendant l’allaitement. La mère devrait être informée de l’impact possible sur la lactation ; si l’enfant pleure davantage, semble beaucoup plus affamé, obtient visiblement moins de lait, que sa prise de poids se ralentit, il faudra envisager la responsabilité de la contraception hormonale ; la mère pourra alors si elle le désire cesser de l’utiliser (il est plus facile de cesser de prendre une pilule que d’enlever un implant)."
Ce principe actif est celui de la pilule Microval® (cf. un très vieux CdP, n°32) : "Le Lévonorgestrel (Microval®) a été étudié chez des femmes qui en prenaient 30 mcg/jour dès les premiers jours post-partum. Toutes ont vu baisser leur sécrétion lactée, mais la croissance pondérale des enfants était considérée comme normale." Voir aussi Contraception par pilule progestative et baisse de la sécrétion lactée : 8 cas (Dans le DA 52, Juillet – Août – Septembre 2002)
Enfin concernant le Bromokin® dont le principe actif est la Bromocriptine, tu trouveras en toute fin de la brochure Médicaments et
allaitement (sur l'Extranet), un article également dans le DA 70, et également dans la partie privée du site LLL, concernant l'
"Allaitement par une mère sous bromocriptine".
Donc l'allaitement avec ce cocktail visant la diminution / le tarissement de la lactation est possible, d'un point de vue compatibilité des médicaments.
Maintenant il est raisonnable d'avertir cette maman qu'elle pourra peut-être pas allaiter exclusivement son enfant (même à assez long terme). Que des séances d'expression du lait ++++ seront nécessaires, que son enfant ne saura peut-être pas téter au sein : cela lui demandera un apprentissage qui peut être très frustrant pour le bébé et stressant pour la maman. Que cette maman aura besoin de soutien dans sa démarche et que son projet un peu fou demande une motivation +++.